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HISTOIRE
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La préhistoire
La Savoie, terre romaine
De l'empire romain au moyen-âge
Le Moyen-Age
De la renaissance à la révolution française
Révolution française et Napoléon 1er
Buon Governo et Statuto
L'annexion de 1860
La Savoie depuis l'annexion
Le général DUMAS
Commémoration : général DUMAS
L'histoire de la Savoie, en tant qu'état libre et souverain, est millénaire :
 
La préhistoire
L'occupation du sol a été fort ancienne en Savoie, comme en attestent les pierres à cupule de Maurienne, de Tarentaise ou de l'avant-Pays, les vestiges funéraires, les premières cités lacustres.
La population locale, les allobroges (gaulois), était largement fondée sur les communautés de montagne.
 
 
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La Savoie, terre romaine
L'influence romaine, dès le 1er siècle avant J.-C., s'est manifestée de quatre manières :
- mise en valeur agricole des parties basses;   
- établissement de voies routières, avec deux grands axes : Grenoble (Cularo) - Genève (Genabum) et Vienne (Vienna) - Milan (Mediolanum). Ce dernier axe comporte un relais à Lemenc, Chambéry (Lemencum) et un poste de douane Ad Publicanos dans la région de Conflans;
- création de petites villes : centres administratifs (Aime, Axima d'où le procurateur administre la Tarentaise et le Valais), centres de plaisance (Aix, Aquae), centres de commerce (Annecy, Boutae);
- introduction de la civilisation et de la langue latines et du christianisme.
C'est en 380 qu'apparaît dans l'oeuvre de l'historien latin Ammien Marcellin le nom de Sapaudia (ou Sabaudia), terme appliqué à l'ancien territoire des Allobroges.
 
De l'empire romain au moyen-âge
 
Au Ve et VIe siècles, se constituent les circonscriptions ecclésiastiques : Tarentaise, Maurienne, Abbaye de Saint-Maurice (Valais), Genève, Belley, Grenoble.
Dès le IXè siècle, la Savoie fait partie de la Lotharingie.
 
 
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Le Moyen-Age
 
L'histoire de la Savoie, au Moyen Age, est celle des efforts d'une lignée de princes dont le génie fut, jusqu'au XVe siècle, de louvoyer au milieu de puissants seigneurs (dauphins du Viennois, comtes du Genevois, ducs de Bourgogne, rois de France,...) pour se rendre maître d'un territoire solide en Lotharingie. Cette politique est appuyée sur la reconnaissance explicite du pouvoir nominal de l'empereur d'Allemagne. Le territoire de la Savoie est bien à l'image d'un pays-carrefour, commandant toutes les routes de l'Europe moyenne.
1032 : Humbert aux Blanches Mains, premier comte de Savoie, fait l'acquisition du Val d'Aoste.
1045 : Odon 1er, fils d'Humbert aux Blanches Mains, se marie avec Adelaïde de Suse. Les comtes de Savoie deviennent marquis de Turin.
1264 : Pierre II fait adopter les Statuts par une assemblée de nobles et de non-nobles. Ces statuts constituent la première assemblée nationale : à partir du XIVe siècle on parlera de réunion des Etats, groupant les représentants de la noblesse, du clergé et des communes.
1286 : Thomas de Thonon (Province du Chablais, Savoie du Nord) est l’auteur d’un Traité d’hygiène en ancien français. Premier auteur d’origine savoisienne connu à ce jour, il est aussi le premier, médecin et versifieur, à avoir rédigé directement en français et en vers son poème scientifique.
1295 : Amédée V fait l'acquisition du château de Chambéry et l'Etat se dote d'une capitale.
1329 : le comte Aymon crée un conseil comtal, conseil résident de justice, fixé à Chambéry.
1416 : le comte de Savoie, Amédée VIII, est élevé au titre de prince et duc du Saint-Empire par l'empereur germanique Sigismond de Luxembourg. 
1419 : le comté de Piémont revient en apanage à la Maison de Savoie.
1427 :Amédée VIII réunit le comté de Piémont à la Savoie.
1430 : Amédée VIII fait refondre, sous le nom de Statuts de Savoie (Statuta Sabaudiae), les multiples lois jusque là en vigueur d'un bout à l'autre du duché.
La Savoie était, dès cette époque, structurée en Etat-Nation.
L'Etat savoisien était déjà fortement constitué : une autorité unique, solidement instaurée sur de bons fondements, des atouts juridiques, une force militaire importante, un réseau d'alliés s'étendant de l'Angleterre jusqu'au monde Byzantin, un îlot de sécurité en Europe. Les Statuta Sabaudiae se donnaient pour objet de centraliser l'administration, d'affirmer le prestige du souverain face à l'enchevêtrement des pouvoirs et des allégeances issus de la féodalité. A la tête de l'édifice judiciaire se trouve le Conseil résident de Chambéry. Au degré inférieur, la justice est exercée dans les provinces par les juges-mages, assistés d'un procureur fiscal. Le chancelier de Savoie est le premier personnage de l'Etat après le Souverain. Les assemblées des trois Etats ont pour but d'établir entre elles et le souverain une communication désirée. De par leur étendue, les Statuts de Savoie sont plus qu'une constitution, puisqu'il régissent également les rapports sociaux et fondent un Etat aux finances solides. La nation puisait son essence dans une communauté d'origine, d'histoire, de mœurs, de langue et de territoire. Les communautés rurales et urbaines, les seigneurs et ecclésiastiques, acceptaient l'autorité de cet Etat qui s'imposait dans les domaines de la juridiction, de la législation, du monnayage et de l'imposition. En contrepartie, l'Etat apportait sa protection constante et efficace à tous, honneurs et avantages aux seigneurs, franchises et politiques économiques aux communautés rurales et urbaines (les villes étaient munies de chartes). L'Etat créait également des emplois ouvert à tous dans l'administration princière. La Savoie était un pays efficace et prospère. Dès 1450-1480, le Duché de Savoie figure au premier plan des pays européens; il ne lui manque que la souveraineté.
 
 
 
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De la renaissance à la révolution française
 
 
La maison de France et la maison d'Autriche avaient des ambitions contradictoires : l'une et l'autre convoitaient la possession des cols Alpins entre la Méditerrannée et la Lombardie. Dans le même temps, l'Etat Savoisien connaît une crise profonde à la fin du XVème sicèle, les successeurs d'Amédée VIII n'arrivant pas à s'imposer, ni à l'intérieur, ni à l'extérieur. Cela se traduit par une succession d'invasions :
1536-1559 : la plus grande partie de la Savoie est occupée par troupes françaises de François 1er, bernoises (Genevois et Pays de Gex), valaisannes (Chablais). L'Etat Savoisien s'effondre. Il faut attendre la défaite du roi de France à Saint-Quentin et la victoire des armées de l'empereur Charles-Quint, menées par Emmanuel-Philibert de Savoie, pour assister à la renaissance de la Savoie.
1600-1601 : sous Henri IV, la France envahit et occupe la Savoie. 
1630-1631 : sous Louis XIII, la France envahit et occupe la Savoie.
1690-1696 : sous Louis XIV, la France envahit et occupe la Savoie.
1703-1713 : sous Louis XIV, la France envahit et occupe la Savoie.
1742-1749 : la Savoie est occupée par l'Espagne.
Malgré tout, dès le XVIe siècle, mais surtout à partir du XVIIIe siècle, la Savoie fait partie d'un domaine bien organisé, avec des finances en ordre et des souverains aussi parcimonieux que leurs voisins de France sont dépensiers.
1560
: le Sénat de Savoie, successeur du Conseil comtal fondé en 1329, devient une vraie chambre législative et constituante, avec compétence sur tous les domaines ducaux en deçà des Alpes ainsi que sur la vallée d'Aoste. Le Sénat de Savoie est souverain : le premier président (nommé par le Prince parmi les sénateurs en poste) gouvernait le duché en l'absence du représentant du Prince.
1563 : Emmanuel-Philibert transfère la capitale à Turin, Chambéry étant jugée trop exposée aux troupes françaises. Le Sénat de Savoie reste à Chambéry (deux autres Sénats existent en Piémont et à Nice). C'est à partir d'Emmanuel-Philibert qu'il est possible de parler d'un Etat centralisé, construit sur le modèle des grandes monarchies européennes.
1713 - 1720 : Lors du traité d'Utrecht (1713), la Savoie se voit attribuer la Sicile, ancienne possession espagnole, puis la France et l'Angleterre obligent Victor-Amédée II de Savoie à accepter la Sardaigne en échange de la Sicile, échange concrétisé par le traité de Londres en 1720. "Le duc de Savoie ne se souciait guère de posséder la Sardaigne plutôt que la Sicile; ce qui lui importait essentiellement, c'était la couronne royale qui coiffait les blasons de ces deux îles. Pour cause : la Savoie, qui était une ancienne terre d'empire (à l'image de la plupart des cantons Suisses), ne pouvait devenir un royaume (…) Or, avec le temps, la famille de Savoie, qui s'était définitivement exilée à Turin, voyait grandir son projet italien et rêvait d'une couronne royale, condition essentielle pour unifier ce pays et y régner. L'Italie n'était alors qu'une mosaïque de petits Etats, protectorats ou possessions, que leurs rivalités ne cessaient d'affaiblir, alors que grandissait l'Etat savoisien du Piémont. Ce titre royal rapprochait la famille de Savoie de son ambition italienne".
1680 - 1773 : Deux souverains éclairés, Victor-Amédée II (1680 - 1730) et Charles-Emmanuel III (1730 - 1773) conçoivent et mettent en place un programme d'innovations dont le dynamisme conduit l'Europe des lumières à admirer la Savoie pour la volonté réformiste de sa monarchie. Celle-ci avait su précéder de plus d'un demi-siècle le grand projet égalitaire porté par les révolutionnaires parisiens de juillet 1789. L'élaboration d'un cadastre en 1730 -le premier d'Europe- avait permis d'établir une certaine égalité devant l'impôt. Les droits seigneuriaux, les privilèges du clergé, la vénalité des charges avaient été bannis de Savoie. L'Etat est structuré, modernisé, les privilèges en voie d'extinction.
 
 
 
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Révolution française et Napoléon 1er
 
 
1792 : en septembre, les troupes françaises viennent "libérer" les savoisiens. La République française annexe, pour la première fois, la Savoie, par un décret de la Convention nationale qui fait référence au "peuple souverain de la Savoie".
1793 : la situation est fortement dégradée : lorsqu'il fallut lever une armée de 300 000 hommes sur toute la République, seuls 33 jeunes se présentèrent à Chambéry. Une contre-offensive des armées Savoisienne libère les vallées alpines et Annecy. Des émeutes hostiles à l'occupation française ont lieu à Chambéry et Rumilly.
Cette occupation française va durer vingt-trois années durant lesquelles le pays va régresser.  L'état de guerre quasi-perpétuel lassa très rapidement des populations avides de paix. Une partie de l'élite émigre et les pertes humaines résultant de l'invasion de 1792 et de la conscription sont estimées à 80 000 personnes, sur une population totale de 441 000 habitants, soit 18 % de la population. Pour la Savoie, Napoléon n'est pas un héros.
1814 : les représentants de Genève, appuyés par ceux de l'Autriche, proposèrent de détacher une partie de la Savoie (le Chablais et le Faucigny) de la monarchie Sarde pour la faire entrer dans la Confédération Helvétique, "aux mêmes conditions que chacun des autres Etats souverains". Une partie restait française (Genevois et Savoie Ducale). Le royaume de Sardaigne conservait la Tarentaise et la Maurienne et recevait, en échange,  l'Etat de Gênes, ville et territoire, ainsi que l'avait déjà prévu un article secret du premier Traité de Paris. Victor-Emmanuel Ier, duc de Savoie, s'y opposa en ces termes : "nous ne sommes ni la Maison de Piémont, ni la Maison de Sardaigne, mais celle de Savoie". Pour sa part, la population était opposée à l'éclatement de la Savoie et marquait son refus de tout régime français, quel qu'il fût.
1815 : Le second traité de Paris qui corrige certaines des erreurs du traité de 1814 : la Savoie n'était pas démantelée, et quelques communes étaient transférées à Genève et contrepartie de la zone Franche et de la Neutralité.
 
 
 
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Buon Governo et Statuto
 
1815-1831 : Victor-Emmanuel Ier (jusqu'en 1821) et Charles-Félix maintiennent tous les anciens usages et le Buon Governo est une période anachronique où le Savoie est un ilôt de paternalisme absolutiste. Le Sénat est rétabli, à Conflans (Albertville), mais perdait peu à peu ses attributions. Dans le même temps, une bonne gestion est maintenue : les impôts sont diminués et de grands travaux réalisés.
1848 : Charles-Albert octroie le Statuto qui reprend la charte de 1815, sans attendre, comme la plupart des autres souverains d'Europe, que l'émeute n'arrache une constitution. Les institutions nouvelles comportent une constitution (statut) et un parlement et instaurent les élections au suffrage censitaire abaissant le cens à payer en Savoie. Une tentative d'invasion par des troupes françaises, les voraces, se produit, mais est arrêtée par la population de Chambéry. 
1848-1860
: cette période est celle de l'apprentissage de la vie politique moderne. Les institutions représentatives permettent à la population de s'exprimer, au moment même où la France est soumise à l'arbitraire absolutiste de Napoléon III : les conseils municipaux élus choisissent les syndics (maires), la chambre des députés est renouvelable tous les cinq ans, la presse est libre, tous les citoyens sont égaux devant la loi. Grâce à Cavour, qui élabore des projets de liaisons transalpines, le pays retrouve sa vocation séculaire. Les députés savoisiens purent obtenir du gouvernement de Turin un avantage de fait de la nationalité, ce qui ne sera plus possible à partir de 1860.
 
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L'annexion de 1860
1859 : Le sort de la Savoie est scellé lors de l'entrevue secrète de Plombières, où le souverain savoisien , par l'entremise de son ministre, le comte de Cavour, avait monnayé le berceau de sa dynastie contre une aide militaire de 200 000 hommes, qui devait lui permettre de conquérir et d'unifier l'Italie.
Tout cela fut consigné dans un traité d'alliance, signé le 23 janvier 1859. Ce traité, longtemps tenu secret, fut rendu public en 1928 seulement.
Pas plus dans ce texte que dans le traité de cession qui suivit en 1860, il n'était question de donner la Savoie à la France. Il s'agissait d'un échange entre deux souverains : Victor-Emmanuel II et Napoléon III, qui ne représentait que lui-même.
Depuis la fin de la guerre de 1859 en Lombardie, des troupes françaises sont restées échelonnées en Savoie, de Chambéry au Mont-Cenis.
1860 : Discours du trône du 1er mars : Napoléon III demande pour la France les versants "français" des Alpes.
Traité du 24 mars : "art 1 : cette réunion sera effectuée sans nulle contrainte de la volonté des populations". Le "peuple souverain de la Savoie" reconnu comme tel par la République Française en 1792 est devenu simple population en 1860. Par ce Traité d'annexion de 1860 , Napoléon III, empereur des français, annexait la Savoie que la France, royaliste, républicaine ou impériale avait tant de fois tenté de conquérir par les armes, que ce fût au nom du droit du plus fort, sous le prétexte des frontières naturelles, ou en vertu du principe des nationalités.
Le même jour, le drapeau Français est hissé à Chambéry.
Plébiscite du 22 avril : 99,8 % disent OUI à la France - dans des conditions très douteuses - (96,5 % des inscrits sont allé voter) avec deux conditions : Zone Franche et Zone Neutre (c'est le sens du vote "oui ET zone" : il s'agit de la condition sine qua non qui permettait à la Savoie du Nord d'accepter son rattachement à la France - sans Zone Franche , pas de France).
Le traité d'annexion est soumis, le 29 mai 1860, à la ratification du parlement de Turin (ainsi que l'exige son article 7) : Victor-Emmanuel II espérait que les dix-huit députés savoisiens se rendraient à Turin pour approuver l'annexion et lui apporter ainsi une véritable approbation populaire : seuls trois députés le firent.
Devenir français ou italiens. Aucune autre alternative ne fut proposée au peuple.
Une loi française du 21 novembre 1860 confirme la pérennité des droits acquis : "… une annexion n'a pas pour conséquence de supprimer un état de chose antérieurement consacré par la loi du pays annexé [la Savoie] et ne saurait porter atteinte à des droits acquis".
Lorsqu'elle est annexée à la France, en 1860, la Savoie constituait une nation. Considérer la Savoie comme une "simple province" représente donc une approche totalement erronée, une légende en regard de l'histoire .
 
 
 
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La Savoie depuis l'annexion
 
dès 1860, les Savoisiens durent déchanter. L'administration précédente s'était toujours efforcé de tenir compte de la diversité des composantes du royaume, bien loin des exigences centralisatrices et uniformisantes de la centralisation française. L'objectif des autorités française était de tout remplacer, conformément aux seuls droits et usages français. Les préfets nommés en 1860 étaient étrangers à la Savoie. Les relations entre les savoisiens et les fonctionnaires français furent détestables : ces derniers, pleins d'assurance, se croyaient en pays conquis.
1871
: après la défaite française de 1870, la fin de l'Empire permet le réveil d'une opposition démocratique. Les Savoisiens dénoncent le plébiscite truqué de 1860 et tentent de libérer leur pays.  Un fort courant sécessionniste naît en Savoie du Nord, remettant en cause l'annexion. Le Comité Républicain de Bonneville fait savoir que "le vote de 1860, oeuvre de la pression impériale, n'avait pas été la manifestation libre des aspirations de nos contrées" et souhaite qu'il soit recommencé. La France envoit 10 000 hommes pour remettre de l'ordre en Savoie.
1914-1918 : la neutralité de la Savoie n'est pas respectée par la France. La participation de la Savoie à la première guerre mondiale entraîne la disparition de plus de 43 000 Savoisiens, sur une population totale de 500 000 habitants, soit 8,5  % de la population.
1919 : la France, par l'article 435 du Traité de Versailles, supprime
la neutralité de la Savoie et la grande zone franche.
1932 : la Cour Internationale de Justice de la Haye condamne la France et l'invite à remettre en place la zone franche, conformément aux traités antérieurs de 1815, 1816 et 1829, soit 640 km2, contre 4000 km2 dans le traité d'annexion.
1939-1945 : au début de la seconde guerre mondiale, le front des Alpes demeure calme. Le 10 juin 1940, alors que la France est submergée sous la poussée des divisions blindées allemandes, Mussolini déclare la guerre. Les troupes de Savoie luttent en Tarentaise, en Maurienne et dans la Vallée du Rhône contre la progression allemande. Après l'armistice de 1940, les territoires conquis -à la différence de la France- sont très restreints. La Savoie connait l'occupation italienne, puis subit l'occupation allemande. La résistance s'organise progressivement pour lutter contre l'occupant. Après un attentisme initial, l'opposition à la collaboration commence à se constituer dès l'automne 1940. Des maquis se constituent. Une partie importante se rassemble au plateau des Glières. Leur résistance aux attaques des forces du maintien de l'ordre (milice française) et des allemands a une issue malheureuse et devient un symbole de la résistance au nazisme. En août et septembre 1944, la Savoie est libérée par les résistants. Les cols Alpins sont pris au printemps 1945.
1965 : plusieurs mouvements régionalistes apparaîssent en Savoie (Club des Savoyards de Savoie, Centre Savoisien d'Etudes Régionalistes, Cercle de l'Annonciade). Leur souhait d'une Région Savoie conduit à la naissance du "Mouvement Région Savoie" (MRS).
1973 : les deux Conseils Généraux des Départements de Savoie (Savoie du Sud) et Haute-Savoie (Savoie du Nord) repoussent l'idée d'une Région Savoie. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce choix : des désaccords entre les politiques des deux départements, l'absence de contre-proposition (que peut représenter une Région Savoie ?), le caractère précipité du projet, l'absence de consultation des élus locaux, l'hostilité de la plupart des parlementaires, l'idée répandue qu'une "grande région" est souhaitable, la passivité de la population. Celle-ci est largement dûe au fait que celle-ci ne peut utiliser un droit de pétition, qui était dans les moeurs de la Savoie jusqu'en 1860 (elle était reconnue dans l'article 57 du statut albertain ["tout majeur a la droit d'adresser des pétitions aux Chambres"], alors que la constitution française de 1958 ne la reconnaît même pas).
1986 : aux élections régionales, les régionalistes du MRS obtiennent 4,3 % des voix en Savoie du Nord et 6,3 % des voix en Savoie du Sud (ce qui ne permettait pas d'obtenir un élu).
1992 : la réflexion régionaliste n'a pas été renouvelée, le MRS s'est replié sur lui-même - faute de militants, d'argent et d'élus -,    l'ardeur des régionalistes s'est émoussée, les idées régionalistes ont été également reprises par d'autres mouvements, notamment les écologistes. Les résultats sont catastrophiques : 4,8 % des voix en Savoie du Nord, 2,6 % des voix en Savoie du Sud.
1994 : La Ligue savoisienne est créée : il ne s'agit pas de conclure à la nécessité d'une Région Savoie, comme le souhaitait le MRS : la seule voie possible pour la Savoie est celle de l'indépendance. La Ligue pousse la critique du rôle de la France vis-à-vis de la Savoie à son terme : les traités de 1815 et 1860 ont été violés par la France. Ces violations rendent caduc le Traité d'Annexion. La Savoie se trouve ainsi libre de toute allégeance à l'égard de la France.
1998 : aux élections régionales, les indépendantistes de la Ligue savoisienne obtiennent 6,1 % des voix en Savoie du Nord et 4,8 % en Savoie du Sud, auxquelles s'ajoutent 3,7 % pour les pseudo-régionalistes de "Mouvement Savoie".
 
 
 
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Le général DUMAS.
 
Epoque et Situation : 
 
TARENTAISE.
Invasion de la Savoie nuitamment et sans déclaration de guerre, par les armées de la République française. Le 22 septembre 1792. Général Montesquiou.
Contre attaque des patriotes le 14 août 1793 ; jusqu’à Aiguebelle (Maurienne) et Conflans (Tarentaise). Retour des envahisseurs républicains français, dans les hautes vallées, à l’automne 93. Généraux Kellermann, Rossi .
 
Dumas : général en chef de l’armée des Alpes, depuis janvier 94, échoue, début avril, pour la prise du Mont-Cenis ; arrive à Bourg-St Maurice (pas mentionné au col !), avec le général Bagdelonne ou Badelaune
Ce dernier dirige une attaque simulée contre l’hospice, le jour de Pâques 24 avril 1794, il monte avec ses troupes par ‘’La Colonne’’ et le ‘’Pas de Forclaz’’ . Les patriotes observent, du fort de Traverset (le verrou du col qu’il domine et pourvu d’artillerie), les républicains en face d’eux. La nuit arrive. Les patriotes ignorent la traîtrise du capitaine Bergoz (bernois d’origine) commandant du Traverset. Dans la nuit, il rassemble les soldats et les dirige promptement vers le plateau du col, soit disant pour s’opposer aux soldats français, abandonnant la position dominante.
 
Lui même reste à Traverset tranquille et sur de l’issue du combat ! Il ne reste à ses cotés que quelques hommes ; on dit même qu’il va se coucher en ne laissant qu’une sentinelle de garde ! Dès la tombée de la nuit, cachés par l’obscurité, les envahisseurs républicains redescendent en direction de St-Germain, pillent et brûlent le village, traversent le ‘’Reclus’’, retrouvent des renforts, avec Badelaune, montent en direction de Traverset via le ‘’Roc noir’’.
 
A l’aube, ils escaladent les murs en silence et tombent à l’improviste au milieu de la forteresse pratiquement déserte. Un cri formidable se fait entendre : « Traverset pris » ! Les patriotes au col se retournent et voient le drapeau français flotté sur les redoutes . Les batteries sont tournées contre eux. Des bruits courent que 3000 républicains arrivent en renfort. L’ennemi occupant les hauteurs et possédant les canons la lutte est perdu ; malgré l’héroïsme du capitaine patriote Valdotain : Claude-Joseph Darbelley !
 
Bergoz, qui attendait une récompense en argent, des officiers français, pour son infamie, sera pris et enchaîné !
Séez, St-Germain, Bourg, Ste-Foy furent particulièrement victimes des troupes  françaises. St- Germain par sa position fut souvent pris et repris avant d’être pillé et brûlé par les français !
Bourg, fut totalement dévasté par un terrible incendie, allumé par les soldats (évidemment français) le 04 / 09 / 1795 ; il ne restera que 5 bâtiments servant à l’approvisionnement de l’armée.
 
MAURIENNE.
Janvier 1794 : commandement de l’Armée des Alpes confié au général Dumas.
Il est assisté par le ‘’représentant du peuple’’ en Maurienne : le conventionnel Gaston ; acolyte du funeste Albitte. Dumas dispose de 40.000 h. et de 3 généraux pour la Savoie : Sarret, Gouvion et Badelaune.
 
Dans la nuit du 5 au 6 avril 1794, attaque du Mont-Cenis par les français.            Parmi les patriotes sont mentionnées 2 compagnies de Chablais et de Maurienne. Général Sarret tué à la 1ere attaque ! Echec ! A la grande satisfaction des patriotes de Lanslevillard et Lanslebourg. Par malheur des soldats malades étaient dans ces villages et furent témoins sentiments anti-français des occupés.
Le 30 germinal (19 avril) Gaston donne aux habitants 48 h. pour se préparer.
Le 20 (veille de Pâques) à 10 h. du soir plus de 1000 soldats envahissent les rues du village ; à 1 h. du matin il ne restait que des maisons vides !
Gaston, prend une mesure cruelle contre ces villages.
Les habitants de ces communes sont transférés sous bonne escorte à l’étranger, à Fort-Barraux en France.
Hommes employés aux travaux des fortifications. Journées payées (en assignats) à ceux qui ne s’étaient pas montré ennemis de la république.
Femmes et enfants employés à travaux proportionnés à leur force, payés selon travail.
Infirmes et vieillards nourris aux dépends de la république. Subsistance militaire fournie à tous jusqu’à Fort Barraux. Effets, approvisionnement et bétail emmenés en même temps.
Encadrés, baïonnettes au canon, par les soldats de Dumas ! Ils restèrent prisonniers 4 mois. Le cheptel fut vendu pour le compte de l’état afin de rembourser les frais de logement ! A leur retour dans leur village, ceux dont la maison n’était pas brûlée, la trouvèrent complètement vidée de tout. Sans bétail, plus d’animaux de trait, pas de récolte ; dénuement le plus complet !
 
Gaston leur donne le droit d’exploiter leurs biens, situés sur les flancs du Mont- Cenis, sous la surveillance de l’officier général, déclarant :
« Ceux qui, oubliant ce qu’ils doivent à la république, se rendraient criminels au point de se soustraire à la surveillance, seraient convaincus de cette perfidie et trahison, seront condamnés comme ennemis de la patrie et traités comme tels ».
 
Dumas se rend à St-Jean de Maurienne avec Albitte. (Pas mentionné au col !)
Dans les 1er. jours de mai, les français occupent la vallée de Bardonnèche. Les patriotes dégarnissent le Mont-Cenis pour défendre la ville de Suze. Ils n’étaient pas 2000 lorsqu’ils furent attaqués par 5500 français. Le 14 mai 94. Sous le commandement de Badelaune, qui venait quelques jours auparavant de s’emparer  du St-Bernard, aidé du capitaine Herbin et du guide modanais ‘’collabo’’ et traître Ratel ; la prise du col par les francais devient effective.
Suite à une annonce sur le bulletin municipal de Bourg, j’apprends qu’une conférence débat se tiendra à la salle des fêtes, pour le bicentenaire de la mort du général Dumas ; le 23 juin 06. Celui ci est présenté comme le « sauveur de la patrie qui a chassé les envahisseurs sardes de Savoie ».
 
Qui sont les SARDES ?   Quel pays ?   Quel roi ?
 
1713 – 1718 Traités d’UTRECH,    la Savoie reçoit la Sicile et le Duc de Savoie et Prince de Piémont hérite du titre de roi
1720 – La Savoie cède la Sicile mais reçoit la Sardaigne  à laquelle est également attaché un titre de roi.
Le duc VICTOR AMEDEE II devient roi et nous voilà du jour au lendemain des Sardes , après avoir été savoisiens, piémontais, puis siciliens !
En fait, on appela « sardes » les sujets du roi de Sardaigne (ex Duc de Savoie).
Avant cette date on parlait plutôt des Etats de Savoie (id. les Etats- unis)
 
1796 - 1800, la conscription enlève 3 fois + d’hommes qu’au temps du roi Sarde ! Réquisitions en tout genre en approvisionnements pour l’armée ! La soldatesque française met à sac la Savoie !
Tyrannie politicienne française plus insupportable que l’ancien régime !
Arrestation de suspects, les prisons de Moutiers sont pleines : 18 détenus le 7 mars 1794, 54 le 17 juin. Il faut ouvrir une annexe !
Sous la Convention, à Moutiers, la prison avait enfermé plus de détenus en  1 mois qu’en 10 années de ‘’despotisme Sarde’’ !
 
L’occupation (23 ans) coûta à l’ensemble de la Savoie : 80 000 morts sur une population de 440 000 habitants ! C’est un génocide !
 
Qui étaient les ‘’envahisseurs’’, selon les historiens parisiens ?
Des Sardes, c. à d. : Piémontais, Niçois, Génois, Sardes (très peu), Valdotains mais surtout des savoyards ! Des patriotes. Parmi eux, entre autres, (notez les noms à consonance étrangère, exotique… enfin sarde !) :
Jean-François Emprin, secrét. Mairie à Séez ; pour avoir caché les archives ; déporté à l’ile de Ré, 1793… jamais revenu.
Claude Grand, pour avoir caché des pièces d’horloge du clocher, et 6 chandeliers d’argent de l’église, déporté à l’ile de Ré en 1796… jamais revenu.            
Michel Clément-Guy (nom de jeune fille de ma mère) 26 ans, guillotiné à Paris.
Nicolas Merel de Macot, condamné à mort, 34 ans, guillotiné à Paris.
 
 
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Commémoration
 
Discours prononcé à Lanslebourg (Maurienne) à l'occasion d'une Conférence organisée par la FACIM, sous la Présidence d'Hervé Gaymard. Cette conférence, avec celle de Bourg St Maurice et la Cérémonie du col du Petit St Bernard, avec inauguration d'une stèle en l'honneur du Général Dumas, le 24 juin 2006, furent les conséquences de la volonté de Monsieur Hervé Gaymard.
 
 
Mesdames, Messieurs,
 
            Comme Monsieur Claude Ribbe, je ne suis pas historien, tout simplement un savoyard passionné par l’histoire du pays.
            Lorsque j’ai eu connaissance des manifestations prévues par la Facim, j’ai ressenti l’impérieuse nécessité de m’exprimer.
            Je me limiterai à 2 sujets :
Le rôle exact du général Dumas dans les événements militaires de 1794 ;
Le contexte de son commandement.
 
            J’ai lu attentivement 13 des principaux auteurs qui ont écrit sur cette année 1794 en Maurienne, Tarentaise et Savoie. Je m’appuie, pour la partie militaire, sur l’ouvrage référence : « Campagnes dans les Alpes pendant la révolution, d’après les archives des Etats Majors français et Austro-Sarde ». publié chez Plon, Paris, 1895, par M. Léonce Krebs, chef d’escadron d’artillerie, attaché à l’état-major, lauréat de l’institut, et Henri Moris, ancien élève pensionnaire de l’école des chartes, archiviste des Alpes maritimes, lauréat de l’institut.
 
            Rôle exact de Dumas dans les événements militaires de 1794.
            Nommé commandant de l’armée des Alpes, Dumas arrive à Grenoble le 21 janvier 1794. Il trouve une armée en piteux état, 5 commandants se sont succédé en l’espace de 3 mois. Les soldats mobilisés dans le département du Mont-Blanc (Savoie actuelle) ont déserté en masse (Les Savoisiens de l'époque ne voulaient pas être mobilisés dans l'armée de l'envahisseur français). Par ses talents d’organisateur et suite à plusieurs épurations, il dispose au printemps de 40 000 h. convenablement encadrés et équipés.
           
            Dès la fin février 94, Dumas reçoit l’ordre de s’emparer, le plus tôt possible, du St Bernard et du Cenis. Dans un conseil de guerre tenu à Chambéry, ces 2 attaques sont confiés à Badelaune pour la Tarentaise et Sarret pour la Maurienne. Ils réunissent courant mars les troupes choisies par eux.
           
            Il s’agit bien d’une attaque, et non, comme on veut nous le faire croire, d’une défense contre une invasion. L’armée française était l'envahisseur, elle avait des plans pour s’emparer du Piémont. La conquête aura lieu en 1795.
           
            Pour la prise du St. Bernard, Dumas se porta à Bourg St Maurice ; jamais au col ainsi que l’atteste les courriers envoyés par son second, le général Badelaune.
Pour la prise du Mont-Cenis, il s’avança jusqu’à Lanslebourg. Il n’était donc pas à la tête de ses hommes marchant dans la neige. Dans ses brefs déplacements en Savoie, il n’y a aucun acte d’héroïsme ni d’exploits méritant une quelconque célébration. 
            Dans quel contexte se situe le commandement du Général Dumas en Savoie.
            Un retour en arrière s’impose. Dans la nuit du 22 septembre 1792, sans déclaration de guerre, les armées révolutionnaires françaises envahissent la Savoie, sous la conduite du Général Montesquiou. Les troupes patriotes locales dites : Austro-Sardes, se replient sur les cols.
            Au printemps 1793, les premiers soulèvements savoisiens se produisent. En février, 500 hommes sont envoyés dans les Bauges pour rétablir l’ordre. La région de Thônes entre en résistance, des centaines de paysans chassent les troupes françaises. Marguerite Frichelet qui en avait pris la tête est fusillée le 18 mai.
            A l’été, les patriotes des vallées de l’Arve, de Tarentaise et de Maurienne participent avec les troupes sardes à libérer leur patrie.
            A l’automne 1793, Kellerman et Rossi à la tête de nombreuses troupes réoccupent la Savoie. Les cols restent possession des patriotes. C’est au début de l’année 94 que le général Dumas est nommé à la tête de l’armée des Alpes.
 
            Les opérations militaires en Maurienne, sous le commandement Dumas.    Dans la nuit du 5 au 6 avril 94, sous les ordres du général Sarret, secondé par le général Gouvion et l’adjudant général Camin, les français se lancent à l’assaut du Mont-Cenis. Parmi les patriotes qui le défendent, sont mentionnés 2 compagnies de patriotes savoisiens, une de Chablais, une de Maurienne.
            Le général Sarret se lance avec 30 volontaires pour enlever un point stratégique appelé « Belvédère » ; à 10h. du matin, il tombe mortellement blessé ainsi que plusieurs de ses hommes, il décédera le soir même à Bramans. A une heure de l’après-midi l’adjudant général Camin ordonne la retraite.
           
            Suite à cet échec (appelé insuccès par tous les historiens français) Dumas se rend en Maurienne (St Jean) il est rejoint par Albitte.
            Dans les 1er jours de mai, les français, par le Mongenèvre, ayant occupé la vallée de Bardonnèche, obligent les patriotes à dégarnir le Cenis pour défendre la ville de Suze. Ils n’étaient pas 2000 (Simon d’Albert, capitaine grenadiers au régiment de Maurienne, qui combattit au poste du Villaret, dit 1300), lorsqu’ils furent attaqués le 14 mai par 5500 français, sous le commandement de Badelaune qui venait, quelques jours auparavant, de s’emparer du St Bernard.
            Le col fut enlevé (Gros donne tous les détails de ces combats dans son livre) à 100 attaquants pour 25 défenseurs l’exploit est dérisoire. C’est pourtant de ce fait d’armes que l’on couvre de gloire Dumas, alors qu’il en était absent !
 
            Entre le premier échec (ou insuccès) du 6 avril et le second assaut du 14 mai, les soldats de Dumas accusèrent les habitants de Lanslebourg et Lanslevillard d’avoir donné des renseignements aux troupes sardes.
            Gaston (Commissaire du gouvernement français) les accuse de trahison envers la république. Le 19 avril il prend contre ces 2 villages une mesure cruelle, dont il serait difficile de trouver un exemple en dehors des antiques guerres d’exterminations.
Le 20 avril jour de Pâques, vers les 10 heures du soir, tandis que tous les habitants dorment, ils sont subitement réveillés par un tumulte extraordinaire.
            Plus de 1000 soldats français sont dans le village. Ils frappent aux portes des maisons à coup de crosse de leurs fusils. On va leur ouvrir en tremblant. D’autres, sans attendre qu’on leur ouvre, enfoncent les portes à coups de massue et avec des haches. « Vous allez partir de suite, disent-ils aux habitants effrayés sans leur faire connaître leur destination, en emmenant vos bestiaux et vos meubles ; dans une demi-heure Lanslebourg flambera et sera réduit en cendres ».
            A cette terrible annonce on entend des cris et des sanglots. Les préparatifs sont courts, c’est à peine si les mères ont le temps de vêtir leurs enfants. A une heure du matin, il ne restait que des maisons vides.
            La même scène se passait à Lanslevillard.
 
            Dans son arrêté du 30 germinal, Gaston se réjouissait de l’importance de son butin : « Nous avons amené de ces 2 villages perfides environ 400 vaches qui entretenaient le Mont-Cenis de lait, de fromage et de beurre. Nous y avons trouvé quantité de moutons, plusieurs veaux et autres bêtes de somme avec divers objets de toute nature…Avec le produit de ces prises, il y a de quoi nourrir toutes les personnes de tout âge et de tout sexe trouvées dans ces 2 villages, sans être obligé d’employer à cet effet les fonds de la république ».
            Dans un arrêté daté du 22 avril, Gaston ordonne : « les bestiaux de Lanslebourg et Lanslevillard seront vendus partie à St Jean, partie à Chambéry et le reste à Grenoble. » 
           
            Cette rafle et cette déportation furent organisées par les soldats du Général Dumas. Ils encadrèrent baïonnette au canon ces pauvres gens déportés, à ''Fort Barreau'' parcourant plus de 150 km. à pied.
            Ils restèrent prisonniers 4 mois ; à leur retour, ceux dont la maison n’avait pas brûlée la retrouvèrent entièrement pillée par les troupes du Général Dumas.
 
            Sous l’occupation française, de nombreux villages sont pillés et incendiés ; parmi eux : Albanne, Valmenier, suivis d’exécutions sommaires, de détentions et de déportations. Les bestiaux volés sont mangés ou vendus.
            Un grand nombre de Mauriennais combattant dans les rangs Sardes furent prisonniers, conduits et enfermés à Brioude (Hte-Loire) ou Clermont-Ferrand. Martin Beaurivant, notaire à St-Martin sur la Chambre, sous lieutenant au régiment de Maurienne, sera fusillé à Briançon le 7 thermidor an II.
            Rappelons que les officiers français, prisonniers des Sardes, étaient simplement relâchés sur paroles.
            L’année suivante, 23 vendémiaire, sur le versant piémontais du Cenis, le général Pouget fait 60 prisonniers Sardes parmi eux 18 Savoisiens, paysans pour la plus part. Cette proportion (1/3) montre que les gens de Savoie avaient choisi leur camp ; ils défendaient leur patrie.
 
            Albitte lui même parle de 4000 émigrés pour les seules Maurienne et Tarentaise.
Ces misères extrêmes subies par nos ancêtres, appartiennent à notre histoire. Elles furent soutenues, souvent provoquées par l’armée de Dumas.
 
            Dimanche, la Facim et son président, vous invite à une commémoration ; non pas en souvenir des victimes mais en l’honneur de leur bourreau.                     
 
     G.M.
 
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Communiqué de presse.
 
 
 
 
            Samedi 25 juin, le ministre de la culture Donnedieu de Vabre et le président de la Facim Hervé Gaymard furent conspués par une centaine de personnes au Col du Petit St Bernard.
           
            L’inauguration d’une stèle, en l’honneur du Général Dumas, fut la cause de cette manifestation d’hostilité ; Pourquoi ?
           
            La FACIM organisatrice de 2 conférences, du dévoilement d’un tableau de Pingret et de l’inauguration d’une stèle, honora pendant 3 jours le Général Dumas.
           
            Ceux des savoyards qui connaissent leur histoire (peu nombreux selon Hervé Gaymard), s’ils étaient favorables à des débats, furent outrés de l’hommage rendu à ce général.
           
            En effet, le général Dumas fut commandant en chef de l’armée des Alpes en 1794. Cette armée pilla, viola, déporta et tua dans toute la Savoie. Des femmes et des vieillards furent emprisonnés dans des conditions atroces. Par l’action des soldats à Dumas, la misère en Savoie fut portée à son paroxysme.
           
            L’occupation française de 1792 à 1815 fit 80 000 morts sur une population de 441 000 habitants ! Les troupes de Dumas sont en partie responsables.
           
            L’honneur de la population locale, le respect dû à nos ancêtres, aux valeurs qu’ils nous ont transmises et à notre patrie ne pouvaient accepter cet outrage.
           
            Si des débordements eurent lieu, la responsabilité en revient d’abord aux provocateurs de la Facim qui persistent à offenser notre histoire et la Savoie.                                                      
                                                                                                                      G.M.
 
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