L'occupation du sol a été fort ancienne en Savoie, comme en attestent les pierres
à cupule de Maurienne, de Tarentaise ou de l'avant-Pays, les vestiges funéraires, les
premières cités lacustres.
La population locale, les allobroges (gaulois), était largement fondée sur les
communautés de montagne.
L'influence romaine, dès le 1er siècle avant J.-C., s'est
manifestée de quatre manières :
- mise en valeur agricole des parties basses;
- établissement de voies routières, avec deux grands axes : Grenoble (Cularo)
- Genève (Genabum) et Vienne (Vienna) - Milan (Mediolanum). Ce
dernier axe comporte un relais à Lemenc, Chambéry (Lemencum) et un poste de
douane Ad Publicanos dans la région de Conflans;
- création de petites villes : centres administratifs (Aime, Axima d'où le
procurateur administre la Tarentaise et le Valais), centres de plaisance (Aix, Aquae),
centres de commerce (Annecy, Boutae);
- introduction de la civilisation et de la langue latines et du christianisme.
C'est en 380 qu'apparaît dans l'oeuvre de l'historien latin Ammien
Marcellin le nom de Sapaudia (ou Sabaudia), terme appliqué à l'ancien territoire des
Allobroges.
Au Ve et VIe siècles, se constituent les circonscriptions
ecclésiastiques : Tarentaise, Maurienne, Abbaye de Saint-Maurice (Valais), Genève,
Belley, Grenoble.
Dès le IXè siècle, la Savoie fait partie de la Lotharingie.
L'histoire de la Savoie, au Moyen Age, est celle des efforts d'une lignée de
princes dont le génie fut, jusqu'au XVe siècle, de louvoyer au milieu de puissants
seigneurs (dauphins du Viennois, comtes du Genevois, ducs de Bourgogne, rois de
France,...) pour se rendre maître d'un territoire solide en Lotharingie. Cette politique
est appuyée sur la reconnaissance explicite du pouvoir nominal de l'empereur d'Allemagne.
Le territoire de la Savoie est bien à l'image d'un pays-carrefour, commandant toutes les
routes de l'Europe moyenne.
1032 : Humbert aux Blanches Mains, premier comte de Savoie, fait
l'acquisition du Val d'Aoste. 1045 : Odon 1er, fils d'Humbert aux Blanches Mains, se marie avec
Adelaïde de Suse. Les comtes de Savoie deviennent marquis de Turin. 1264 : Pierre II fait adopter les Statuts par une assemblée de
nobles et de non-nobles. Ces statuts constituent la première assemblée
nationale : à partir du XIVe siècle on parlera de réunion des Etats, groupant
les représentants de la noblesse, du clergé et des communes. 1286 : Thomas de Thonon (Province
du Chablais, Savoie du Nord) est lauteur dun Traité dhygiène en
ancien français. Premier auteur dorigine savoisienne connu à ce jour, il est aussi
le premier, médecin et versifieur, à avoir rédigé directement en français et
en vers son poème scientifique. 1295 : Amédée V fait l'acquisition du château de Chambéry et
l'Etat se dote d'une capitale. 1329 : le comte Aymon crée un conseil comtal, conseil résident de
justice, fixé à Chambéry. 1416 : le comte de Savoie, Amédée VIII, est élevé au titre de prince
et duc du Saint-Empire par l'empereur germanique Sigismond de Luxembourg. 1419 : le comté de Piémont revient en apanage à la Maison de Savoie. 1427 :Amédée VIII réunit le comté de Piémont à la Savoie. 1430 : Amédée VIII fait refondre, sous le nom de Statuts de Savoie
(Statuta Sabaudiae), les multiples lois jusque là en vigueur d'un bout à
l'autre du duché.
La Savoie était, dès cette époque, structurée en Etat-Nation.
L'Etat savoisien était déjà fortement constitué : une autorité unique, solidement
instaurée sur de bons fondements, des atouts juridiques, une force militaire importante,
un réseau d'alliés s'étendant de l'Angleterre jusqu'au monde Byzantin, un îlot de
sécurité en Europe. Les Statuta Sabaudiae se donnaient pour objet de
centraliser l'administration, d'affirmer le prestige du souverain face à
l'enchevêtrement des pouvoirs et des allégeances issus de la féodalité. A la tête de
l'édifice judiciaire se trouve le Conseil résident de Chambéry. Au degré
inférieur, la justice est exercée dans les provinces par les juges-mages, assistés d'un
procureur fiscal. Le chancelier de Savoie est le premier personnage de l'Etat après le
Souverain. Les assemblées des trois Etats ont pour but d'établir entre elles et le
souverain une communication désirée. De par leur étendue, les Statuts de Savoie sont
plus qu'une constitution, puisqu'il régissent également les rapports sociaux et fondent
un Etat aux finances solides. La nation puisait son essence dans une communauté
d'origine, d'histoire, de murs, de langue et de territoire. Les communautés rurales
et urbaines, les seigneurs et ecclésiastiques, acceptaient l'autorité de cet Etat qui
s'imposait dans les domaines de la juridiction, de la législation, du monnayage et de
l'imposition. En contrepartie, l'Etat apportait sa protection constante et efficace à
tous, honneurs et avantages aux seigneurs, franchises et politiques économiques aux
communautés rurales et urbaines (les villes étaient munies de chartes). L'Etat créait
également des emplois ouvert à tous dans l'administration princière. La Savoie était
un pays efficace et prospère. Dès 1450-1480, le Duché de Savoie figure
au premier plan des pays européens; il ne lui manque que la souveraineté.
La maison de France et la maison d'Autriche avaient des ambitions contradictoires :
l'une et l'autre convoitaient la possession des cols Alpins entre la Méditerrannée et la
Lombardie. Dans le même temps, l'Etat Savoisien connaît une crise profonde à la fin du
XVème sicèle, les successeurs d'Amédée VIII n'arrivant pas à s'imposer, ni à
l'intérieur, ni à l'extérieur. Cela se traduit par une succession d'invasions : 1536-1559 : la plus grande partie de la Savoie est occupée par troupes
françaises de François 1er, bernoises (Genevois et Pays de Gex), valaisannes (Chablais).
L'Etat Savoisien s'effondre. Il faut attendre la défaite du roi de France à
Saint-Quentin et la victoire des armées de l'empereur Charles-Quint, menées par
Emmanuel-Philibert de Savoie, pour assister à la renaissance de la Savoie. 1600-1601 : sous Henri IV, la France envahit et occupe la Savoie. 1630-1631 : sous Louis XIII, la France envahit et occupe la Savoie. 1690-1696 : sous Louis XIV, la France envahit et occupe la Savoie. 1703-1713 : sous Louis XIV, la France envahit et occupe la Savoie. 1742-1749 : la Savoie est occupée par l'Espagne.
Malgré tout, dès le XVIe siècle, mais surtout à partir du XVIIIe
siècle, la Savoie fait partie d'un domaine bien organisé, avec des finances en ordre et
des souverains aussi parcimonieux que leurs voisins de France sont dépensiers.
1560 : le Sénat de Savoie, successeur du Conseil comtal fondé en 1329, devient
une vraie chambre législative et constituante, avec compétence sur tous les domaines
ducaux en deçà des Alpes ainsi que sur la vallée d'Aoste. Le Sénat de Savoie est
souverain : le premier président (nommé par le Prince parmi les sénateurs en poste)
gouvernait le duché en l'absence du représentant du Prince. 1563 : Emmanuel-Philibert transfère la capitale à Turin, Chambéry
étant jugée trop exposée aux troupes françaises. Le Sénat de Savoie reste à
Chambéry (deux autres Sénats existent en Piémont et à Nice). C'est à partir
d'Emmanuel-Philibert qu'il est possible de parler d'un Etat centralisé, construit sur le
modèle des grandes monarchies européennes. 1713 - 1720 : Lors du traité d'Utrecht (1713), la Savoie se voit
attribuer la Sicile, ancienne possession espagnole, puis la France et l'Angleterre
obligent Victor-Amédée II de Savoie à accepter la Sardaigne en échange de la Sicile,
échange concrétisé par le traité de Londres en 1720. "Le duc de Savoie ne se
souciait guère de posséder la Sardaigne plutôt que la Sicile; ce qui lui importait
essentiellement, c'était la couronne royale qui coiffait les blasons de ces deux îles.
Pour cause : la Savoie, qui était une ancienne terre d'empire (à l'image de la plupart
des cantons Suisses), ne pouvait devenir un royaume ( ) Or, avec le temps, la famille
de Savoie, qui s'était définitivement exilée à Turin, voyait grandir son projet
italien et rêvait d'une couronne royale, condition essentielle pour unifier ce pays et y
régner. L'Italie n'était alors qu'une mosaïque de petits Etats, protectorats ou
possessions, que leurs rivalités ne cessaient d'affaiblir, alors que grandissait l'Etat
savoisien du Piémont. Ce titre royal rapprochait la famille de Savoie de son ambition
italienne". 1680 - 1773 : Deux souverains éclairés, Victor-Amédée II (1680 -
1730) et Charles-Emmanuel III (1730 - 1773) conçoivent et mettent en place un programme
d'innovations dont le dynamisme conduit l'Europe des lumières à admirer la Savoie pour
la volonté réformiste de sa monarchie. Celle-ci avait su précéder de plus d'un
demi-siècle le grand projet égalitaire porté par les révolutionnaires parisiens de
juillet 1789. L'élaboration d'un cadastre en 1730 -le premier d'Europe- avait permis
d'établir une certaine égalité devant l'impôt. Les droits seigneuriaux, les
privilèges du clergé, la vénalité des charges avaient été bannis de Savoie. L'Etat
est structuré, modernisé, les privilèges en voie d'extinction.
1792 : en septembre, les troupes françaises viennent
"libérer" les savoisiens. La République française annexe, pour la première
fois, la Savoie, par un décret de la Convention nationale qui fait référence au "peuple
souverain de la Savoie". 1793 : la situation est fortement dégradée : lorsqu'il fallut lever une
armée de 300 000 hommes sur toute la République, seuls 33 jeunes se présentèrent à
Chambéry. Une contre-offensive des armées Savoisienne libère les vallées alpines et
Annecy. Des émeutes hostiles à l'occupation française ont lieu à Chambéry et Rumilly.
Cette occupation française va durer vingt-trois années durant lesquelles le pays va
régresser. L'état de guerre quasi-perpétuel lassa très rapidement des
populations avides de paix. Une partie de l'élite émigre et les pertes humaines
résultant de l'invasion de 1792 et de la conscription sont estimées à 80 000 personnes,
sur une population totale de 441 000 habitants, soit 18 % de la population. Pour
la Savoie, Napoléon n'est pas un héros. 1814 : les représentants de Genève, appuyés par ceux de l'Autriche,
proposèrent de détacher une partie de la Savoie (le Chablais et le Faucigny) de la
monarchie Sarde pour la faire entrer dans la Confédération Helvétique, "aux
mêmes conditions que chacun des autres Etats souverains". Une partie restait
française (Genevois et Savoie Ducale). Le royaume de Sardaigne conservait la Tarentaise
et la Maurienne et recevait, en échange, l'Etat de Gênes, ville et territoire,
ainsi que l'avait déjà prévu un article secret du premier Traité de Paris.
Victor-Emmanuel Ier, duc de Savoie, s'y opposa en ces termes : "nous ne sommes ni
la Maison de Piémont, ni la Maison de Sardaigne, mais celle de Savoie". Pour sa
part, la population était opposée à l'éclatement de la Savoie et marquait son refus de
tout régime français, quel qu'il fût. 1815 : Le second traité de Paris qui corrige certaines des erreurs du
traité de 1814 : la Savoie n'était pas démantelée, et quelques communes étaient
transférées à Genève et contrepartie de la zone Franche et de la Neutralité.
1815-1831 : Victor-Emmanuel Ier (jusqu'en 1821) et Charles-Félix
maintiennent tous les anciens usages et le Buon Governo est une période
anachronique où le Savoie est un ilôt de paternalisme absolutiste. Le Sénat est
rétabli, à Conflans (Albertville), mais perdait peu à peu ses attributions. Dans le
même temps, une bonne gestion est maintenue : les impôts sont diminués et de grands
travaux réalisés. 1848 : Charles-Albert octroie le Statuto qui reprend la charte
de 1815, sans attendre, comme la plupart des autres souverains d'Europe, que l'émeute
n'arrache une constitution. Les institutions nouvelles comportent une constitution (statut)
et un parlement et instaurent les élections au suffrage censitaire abaissant le cens à
payer en Savoie. Une tentative d'invasion par des troupes françaises, les voraces,
se produit, mais est arrêtée par la population de Chambéry.
1848-1860 : cette période est celle de l'apprentissage de la vie politique
moderne. Les institutions représentatives permettent à la population de s'exprimer, au
moment même où la France est soumise à l'arbitraire absolutiste de Napoléon III : les
conseils municipaux élus choisissent les syndics (maires), la chambre des députés est
renouvelable tous les cinq ans, la presse est libre, tous les citoyens sont égaux devant
la loi. Grâce à Cavour, qui élabore des projets de liaisons transalpines, le pays
retrouve sa vocation séculaire. Les députés savoisiens purent obtenir du gouvernement
de Turin un avantage de fait de la nationalité, ce qui ne sera plus possible à
partir de 1860.
1859 : Le sort de la Savoie est scellé lors de l'entrevue
secrète de Plombières, où le souverain savoisien , par l'entremise de son ministre, le
comte de Cavour, avait monnayé le berceau de sa dynastie contre une aide militaire de 200
000 hommes, qui devait lui permettre de conquérir et d'unifier l'Italie.
Tout cela fut consigné dans un traité d'alliance, signé le 23 janvier 1859. Ce traité,
longtemps tenu secret, fut rendu public en 1928 seulement.
Pas plus dans ce texte que dans le traité de cession qui suivit en 1860, il n'était
question de donner la Savoie à la France. Il s'agissait d'un échange entre deux
souverains : Victor-Emmanuel II et Napoléon III, qui ne représentait que lui-même.
Depuis la fin de la guerre de 1859 en Lombardie, des troupes françaises sont restées
échelonnées en Savoie, de Chambéry au Mont-Cenis. 1860 : Discours du trône du 1er mars : Napoléon III demande pour la
France les versants "français" des Alpes.
Traité du 24 mars : "art 1 : cette réunion sera effectuée sans nulle
contrainte de la volonté des populations". Le "peuple souverain de la
Savoie" reconnu comme tel par la République Française en 1792 est devenu
simple population en 1860. Par ce Traité d'annexion de 1860 ,
Napoléon III, empereur des français, annexait la Savoie que la France, royaliste,
républicaine ou impériale avait tant de fois tenté de conquérir par les armes, que ce
fût au nom du droit du plus fort, sous le prétexte des frontières naturelles, ou en
vertu du principe des nationalités.
Le même jour, le drapeau Français est hissé à Chambéry.
Plébiscite du 22 avril : 99,8 % disent OUI à la France - dans
des conditions très douteuses - (96,5 % des inscrits sont allé voter) avec deux
conditions : Zone Franche et Zone Neutre (c'est le sens du
vote "oui ET zone" : il s'agit de la condition sine qua non
qui permettait à la Savoie du Nord d'accepter son rattachement à la France - sans Zone Franche , pas de France).
Le traité d'annexion est soumis, le 29 mai 1860, à la ratification du parlement de Turin
(ainsi que l'exige son article 7) : Victor-Emmanuel II espérait que les dix-huit
députés savoisiens se rendraient à Turin pour approuver l'annexion et lui apporter
ainsi une véritable approbation populaire : seuls trois députés le firent.
Devenir français ou italiens. Aucune autre alternative ne
fut proposée au peuple.
Une loi française du 21 novembre 1860 confirme la pérennité des droits acquis : "
une annexion n'a pas pour conséquence de supprimer un état de chose antérieurement
consacré par la loi du pays annexé [la Savoie] et ne saurait porter atteinte à des
droits acquis".
Lorsqu'elle est annexée à la France, en 1860, la Savoie constituait une nation.
Considérer la Savoie comme une "simple province" représente donc une approche
totalement erronée, une légende en regard de l'histoire .
dès 1860, les Savoisiens durent déchanter. L'administration
précédente s'était toujours efforcé de tenir compte de la diversité des composantes
du royaume, bien loin des exigences centralisatrices et uniformisantes de la
centralisation française. L'objectif des autorités française était de tout remplacer,
conformément aux seuls droits et usages français. Les préfets nommés en 1860 étaient
étrangers à la Savoie. Les relations entre les savoisiens et les fonctionnaires
français furent détestables : ces derniers, pleins d'assurance, se croyaient en pays
conquis.
1871 : après la défaite française de 1870, la fin de l'Empire permet le
réveil d'une opposition démocratique. Les Savoisiens dénoncent le plébiscite truqué
de 1860 et tentent de libérer leur pays. Un fort courant sécessionniste naît en
Savoie du Nord, remettant en cause l'annexion. Le Comité Républicain de Bonneville fait
savoir que "le vote de 1860, oeuvre de la pression impériale, n'avait pas été
la manifestation libre des aspirations de nos contrées" et souhaite qu'il soit
recommencé. La France envoit 10 000 hommes pour remettre de l'ordre en Savoie. 1914-1918 : la neutralité de la Savoie n'est pas respectée par la
France. La participation de la Savoie à la première guerre mondiale entraîne la
disparition de plus de 43 000 Savoisiens, sur une population totale de 500 000 habitants,
soit 8,5 % de la population. 1919 : la France, par l'article 435 du Traité de Versailles, supprime la neutralité de la Savoie et la grande zone franche. 1932 : la Cour Internationale de Justice de la
Haye condamne la France et l'invite à remettre en place la zone franche,
conformément aux traités antérieurs de 1815, 1816 et 1829, soit 640 km2, contre 4000
km2 dans le traité d'annexion. 1939-1945 : au début de la seconde guerre mondiale, le front
des Alpes demeure calme. Le 10 juin 1940, alors que la France est submergée sous la
poussée des divisions blindées allemandes, Mussolini déclare la guerre. Les troupes de
Savoie luttent en Tarentaise, en Maurienne et dans la Vallée du Rhône contre la
progression allemande. Après l'armistice de 1940, les territoires conquis -à la
différence de la France- sont très restreints. La Savoie connait l'occupation italienne,
puis subit l'occupation allemande. La résistance s'organise progressivement pour lutter
contre l'occupant. Après un attentisme initial, l'opposition à la collaboration commence
à se constituer dès l'automne 1940. Des maquis se constituent. Une partie importante se
rassemble au plateau des Glières. Leur résistance aux attaques des forces du maintien de
l'ordre (milice française) et des allemands a une issue malheureuse et devient un symbole
de la résistance au nazisme. En août et septembre 1944, la Savoie est libérée par les
résistants. Les cols Alpins sont pris au printemps 1945. 1965 : plusieurs mouvements régionalistes apparaîssent en Savoie
(Club des Savoyards de Savoie, Centre Savoisien d'Etudes Régionalistes, Cercle de
l'Annonciade). Leur souhait d'une Région Savoie conduit à la naissance du
"Mouvement Région Savoie" (MRS). 1973 : les deux Conseils Généraux des Départements de Savoie (Savoie
du Sud) et Haute-Savoie (Savoie du Nord) repoussent l'idée d'une Région Savoie.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce choix : des désaccords entre les politiques des
deux départements, l'absence de contre-proposition (que peut représenter une Région
Savoie ?), le caractère précipité du projet, l'absence de consultation des élus
locaux, l'hostilité de la plupart des parlementaires, l'idée répandue qu'une "grande
région" est souhaitable, la passivité de la population. Celle-ci est largement
dûe au fait que celle-ci ne peut utiliser un droit de pétition, qui était dans les
moeurs de la Savoie jusqu'en 1860 (elle était reconnue dans l'article 57 du statut
albertain ["tout majeur a la droit d'adresser des pétitions aux Chambres"],
alors que la constitution française de 1958 ne la reconnaît même pas). 1986 : aux élections régionales, les régionalistes du MRS obtiennent
4,3 % des voix en Savoie du Nord et 6,3 % des voix en Savoie du Sud (ce qui ne permettait
pas d'obtenir un élu). 1992 : la réflexion régionaliste n'a pas été renouvelée, le MRS
s'est replié sur lui-même - faute de militants, d'argent et d'élus -,
l'ardeur des régionalistes s'est émoussée, les idées régionalistes ont été
également reprises par d'autres mouvements, notamment les écologistes. Les résultats
sont catastrophiques : 4,8 % des voix en Savoie du Nord, 2,6 % des voix en Savoie du Sud. 1994 : La Ligue savoisienne est créée : il ne s'agit pas de conclure à
la nécessité d'une Région Savoie, comme le souhaitait le MRS : la seule voie possible
pour la Savoie est celle de l'indépendance. La Ligue pousse la critique du rôle de la
France vis-à-vis de la Savoie à son terme : les traités de 1815 et 1860 ont été
violés par la France. Ces violations rendent caduc le Traité d'Annexion. La Savoie se
trouve ainsi libre de toute allégeance à l'égard de la France. 1998 : aux élections régionales, les indépendantistes de la Ligue
savoisienne obtiennent 6,1 % des voix en Savoie du Nord et 4,8 % en Savoie du Sud,
auxquelles s'ajoutent 3,7 % pour les pseudo-régionalistes de "Mouvement
Savoie".
Invasion de la Savoie nuitamment et sans déclaration de guerre, par les armées de
la République française. Le 22 septembre 1792. Général Montesquiou.
Contre attaque des patriotes le 14 août 1793 ; jusquà Aiguebelle
(Maurienne) et Conflans (Tarentaise). Retour des envahisseurs républicains français,
dans les hautes vallées, à lautomne 93. Généraux Kellermann, Rossi .
Dumas : général en chef de larmée des Alpes, depuis janvier 94,
échoue, début avril, pour la prise du Mont-Cenis ; arrive à Bourg-St Maurice (pas
mentionné au col !), avec le général Bagdelonne ou Badelaune
Ce dernier dirige une attaque simulée contre lhospice, le jour de Pâques 24
avril 1794, il monte avec ses troupes par La Colonne et le
Pas de Forclaz . Les patriotes observent, du fort de
Traverset (le verrou du col quil domine et pourvu dartillerie), les
républicains en face deux. La nuit arrive. Les patriotes ignorent la traîtrise du
capitaine Bergoz (bernois dorigine) commandant du Traverset. Dans la nuit, il
rassemble les soldats et les dirige promptement vers le plateau du col, soit disant pour
sopposer aux soldats français, abandonnant la position dominante.
Lui même reste à Traverset tranquille et sur de lissue du combat ! Il
ne reste à ses cotés que quelques hommes ; on dit même quil va se coucher en
ne laissant quune sentinelle de garde ! Dès la tombée de la nuit, cachés par
lobscurité, les envahisseurs républicains redescendent en direction de St-Germain,
pillent et brûlent le village, traversent le Reclus, retrouvent
des renforts, avec Badelaune, montent en direction de Traverset via le Roc
noir.
A laube, ils escaladent les murs en silence et tombent à limproviste
au milieu de la forteresse pratiquement déserte. Un cri formidable se fait
entendre : « Traverset pris » ! Les patriotes au col se retournent
et voient le drapeau français flotté sur les redoutes . Les batteries sont tournées
contre eux. Des bruits courent que 3000 républicains arrivent en renfort. Lennemi
occupant les hauteurs et possédant les canons la lutte est perdu ; malgré
lhéroïsme du capitaine patriote Valdotain : Claude-Joseph Darbelley !
Bergoz, qui attendait une récompense en argent, des officiers français, pour son
infamie, sera pris et enchaîné !
Séez, St-Germain, Bourg, Ste-Foy furent particulièrement victimes des troupesfrançaises. St- Germain par sa position fut
souvent pris et repris avant dêtre pillé et brûlé par les français !
Bourg, fut totalement dévasté par un terrible incendie, allumé par les soldats
(évidemment français) le 04 / 09 / 1795 ; il ne restera que 5 bâtiments servant à
lapprovisionnement de larmée.
MAURIENNE.
Janvier 1794 : commandement de lArmée des Alpes confié au général
Dumas.
Il est assisté par le représentant du peuple en
Maurienne : le conventionnel Gaston ; acolyte du funeste Albitte. Dumas dispose
de 40.000 h. et de 3 généraux pour la Savoie : Sarret, Gouvion et Badelaune.
Dans la nuit du 5 au 6 avril 1794, attaque du Mont-Cenis par les français. Parmi
les patriotes sont mentionnées 2 compagnies de Chablais et de Maurienne. Général Sarret
tué à la 1ere attaque ! Echec ! A la grande satisfaction des patriotes de
Lanslevillard et Lanslebourg. Par malheur des soldats malades étaient dans ces villages
et furent témoins sentiments anti-français des occupés.
Le 30 germinal (19 avril) Gaston donne aux habitants 48 h. pour se préparer.
Le 20 (veille de Pâques) à 10 h. du soir plus de 1000 soldats envahissent les
rues du village ; à 1 h. du matin il ne restait que des maisons vides !
Gaston, prend une mesure cruelle contre ces villages.
Les habitants de ces communes sont transférés sous bonne escorte à
létranger, à Fort-Barraux en France.
Hommes employés aux travaux des fortifications. Journées payées (en assignats)
à ceux qui ne sétaient pas montré ennemis de la république.
Femmes et enfants employés à travaux proportionnés à leur force, payés selon
travail.
Infirmes et vieillards nourris aux dépends de la république. Subsistance
militaire fournie à tous jusquà Fort Barraux. Effets, approvisionnement et bétail
emmenés en même temps.
Encadrés, baïonnettes au canon, par les soldats de Dumas ! Ils restèrent
prisonniers 4 mois. Le cheptel fut vendu pour le compte de létat afin de rembourser
les frais de logement ! A leur retour dans leur village, ceux dont la maison
nétait pas brûlée, la trouvèrent complètement vidée de tout. Sans bétail,
plus danimaux de trait, pas de récolte ; dénuement le plus complet !
Gaston leur donne le droit dexploiter leurs biens, situés sur les flancs du
Mont- Cenis, sous la surveillance de lofficier général, déclarant :
« Ceux qui, oubliant ce quils doivent à la république, se rendraient
criminels au point de se soustraire à la surveillance, seraient convaincus de cette
perfidie et trahison, seront condamnés comme ennemis de la patrie et traités comme
tels ».
Dumas se rend à St-Jean de Maurienne avec Albitte. (Pas mentionné au col !)
Dans les 1er. jours de mai, les français occupent la vallée de Bardonnèche. Les
patriotes dégarnissent le Mont-Cenis pour défendre la ville de Suze. Ils nétaient
pas 2000 lorsquils furent attaqués par 5500 français. Le 14 mai 94. Sous le
commandement de Badelaune, qui venait quelques jours auparavant de semparerdu St-Bernard, aidé du capitaine Herbin et du
guide modanais collabo et traître Ratel ; la prise du col
par les francais devient effective.
Suite à une annonce sur le bulletin municipal de Bourg, japprends
quune conférence débat se tiendra à la salle des fêtes, pour le bicentenaire de
la mort du général Dumas ; le 23 juin 06. Celui ci est présenté comme le
« sauveur de la patrie qui a chassé les envahisseurs sardes de Savoie ».
Qui sont les SARDES ?Quel
pays ?Quel roi ?
1713 1718 Traités dUTRECH,la Savoie reçoit la Sicile et le Duc de Savoie et Prince de
Piémont hérite du titre de roi
1720 La Savoie cède la Sicile mais reçoit la Sardaigneà laquelle est également attaché un titre de
roi.
Le duc VICTOR AMEDEE II devient roi et nous voilà du jour au lendemain des
Sardes , après avoir été savoisiens, piémontais, puis siciliens !
En fait, on appela « sardes » les sujets du roi de Sardaigne (ex Duc de
Savoie).
Avant cette date on parlait plutôt des Etats de Savoie (id. les Etats- unis)
1796 - 1800, la conscription enlève 3 fois + dhommes quau temps du roi
Sarde ! Réquisitions en tout genre en approvisionnements pour larmée !
La soldatesque française met à sac la Savoie !
Tyrannie politicienne française plus insupportable que lancien
régime !
Arrestation de suspects, les prisons de Moutiers sont pleines : 18 détenus le
7 mars 1794, 54 le 17 juin. Il faut ouvrir une annexe !
Sous la Convention, à Moutiers, la prison avait enfermé plus de détenus en1 mois quen 10 années de
despotisme Sarde !
Loccupation (23 ans) coûta à lensemble de la Savoie : 80 000
morts sur une population de 440 000 habitants ! Cest un génocide !
Qui étaient les envahisseurs, selon les historiens
parisiens ?
Des Sardes, c. à d. : Piémontais, Niçois, Génois, Sardes (très peu),
Valdotains mais surtout des savoyards ! Des patriotes. Parmi eux, entre autres,
(notez les noms à consonance étrangère, exotique enfin sarde !) :
Jean-François Emprin, secrét. Mairie à Séez ; pour avoir caché les
archives ; déporté à lile de Ré, 1793 jamais revenu.
Claude Grand, pour avoir caché des pièces dhorloge du clocher, et 6chandeliers dargent de léglise,
déporté à lile de Ré en 1796 jamais revenu.
Michel Clément-Guy (nom de jeune fille de ma mère) 26 ans, guillotiné à Paris.
Nicolas Merel de Macot, condamné à mort, 34 ans, guillotiné à Paris.
Discours prononcé à Lanslebourg (Maurienne)
à l'occasion d'une Conférence organisée par la FACIM, sous la Présidence d'Hervé
Gaymard. Cette conférence, avec celle de Bourg St Maurice et la Cérémonie du col du
Petit St Bernard, avec inauguration d'une stèle en l'honneur du Général Dumas, le 24
juin 2006, furent les conséquences de la volonté de Monsieur Hervé Gaymard.
Mesdames, Messieurs,
Comme Monsieur Claude Ribbe, je ne suis pas historien, tout simplement un savoyard
passionné par lhistoire du pays.
Lorsque jai eu connaissance des manifestations prévues par la Facim,
jai ressenti limpérieuse nécessité de mexprimer.
Je me limiterai à 2 sujets :
Le rôle exact du général Dumas dans les événements militaires de 1794 ;
Le contexte de son commandement.
Jai lu attentivement 13 des principaux auteurs qui ont écrit sur cette
année 1794 en Maurienne, Tarentaise et Savoie. Je mappuie, pour la partie
militaire, sur louvrage référence : « Campagnes dans les Alpes pendant
la révolution, daprès les archives des Etats Majors français et
Austro-Sarde ». publié chez Plon, Paris, 1895, par M. Léonce Krebs, chef
descadron dartillerie, attaché à létat-major, lauréat de
linstitut, et Henri Moris, ancien élève pensionnaire de lécole des chartes,
archiviste des Alpes maritimes, lauréat de linstitut.
Rôle exact de Dumas dans les événements militaires de 1794.
Nommé commandant de larmée des Alpes, Dumas arrive à Grenoble le 21
janvier 1794. Il trouve une armée en piteux état, 5 commandants se sont succédé en
lespace de 3 mois. Les soldats mobilisés dans le département du Mont-Blanc (Savoie
actuelle) ont déserté en masse (Les Savoisiens de l'époque ne voulaient pas être
mobilisés dans l'armée de l'envahisseur français). Par ses talents dorganisateur
et suite à plusieurs épurations, il dispose au printemps de 40 000 h. convenablement
encadrés et équipés.
Dès la fin février 94, Dumas reçoit lordre de semparer, le plus tôt
possible, du St Bernard et du Cenis. Dans un conseil de guerre tenu à Chambéry, ces 2
attaques sont confiés à Badelaune pour la Tarentaise et Sarret pour la Maurienne. Ils
réunissent courant mars les troupes choisies par eux.
Il sagit bien dune attaque, et non, comme on veut nous le faire croire,
dune défense contre une invasion. Larmée française était l'envahisseur,
elle avait des plans pour semparer du Piémont. La conquête aura lieu en 1795.
Pour la prise du St. Bernard, Dumas se porta à Bourg St Maurice ; jamais au
col ainsi que latteste les courriers envoyés par son second, le général
Badelaune.
Pour la prise du Mont-Cenis, il savança jusquà Lanslebourg. Il
nétait donc pas à la tête de ses hommes marchant dans la neige. Dans ses brefs
déplacements en Savoie, il ny a aucun acte dhéroïsme ni dexploits
méritant une quelconque célébration.
Dans quel contexte se situe le commandement du Général Dumas en Savoie.
Un retour en arrière simpose. Dans la nuit du 22 septembre 1792, sans
déclaration de guerre, les armées révolutionnaires françaises envahissent la Savoie,
sous la conduite du Général Montesquiou. Les troupes patriotes locales dites :
Austro-Sardes, se replient sur les cols.
Au printemps 1793, les premiers soulèvements savoisiens se produisent. En
février, 500 hommes sont envoyés dans les Bauges pour rétablir lordre. La région
de Thônes entre en résistance, des centaines de paysans chassent les troupes
françaises. Marguerite Frichelet qui en avait pris la tête est fusillée le 18 mai.
A lété, les patriotes des vallées de lArve, de Tarentaise et de
Maurienne participent avec les troupes sardes à libérer leur patrie.
A lautomne 1793, Kellerman et Rossi à la tête de nombreuses troupes
réoccupent la Savoie. Les cols restent possession des patriotes. Cest au début de
lannée 94 que le général Dumas est nommé à la tête de larmée des Alpes.
Les opérations militaires en Maurienne, sous le commandement Dumas. Dans la nuit du 5 au 6 avril 94, sous les
ordres du général Sarret, secondé par le général Gouvion et ladjudant général
Camin, les français se lancent à lassaut du Mont-Cenis. Parmi les patriotes qui le
défendent, sont mentionnés 2 compagnies de patriotes savoisiens, une de Chablais, une de
Maurienne.
Le général Sarret se lance avec 30 volontaires pour enlever un point stratégique
appelé « Belvédère » ; à 10h. du matin, il tombe mortellement blessé
ainsi que plusieurs de ses hommes, il décédera le soir même à Bramans. A une heure de
laprès-midi ladjudant général Camin ordonne la retraite.
Suite à cet échec (appelé insuccès par tous les historiens français) Dumas se
rend en Maurienne (St Jean) il est rejoint par Albitte.
Dans les 1er jours de mai, les français, par le Mongenèvre, ayant occupé la
vallée de Bardonnèche, obligent les patriotes à dégarnir le Cenis pour défendre la
ville de Suze. Ils nétaient pas 2000 (Simon dAlbert, capitaine grenadiers au
régiment de Maurienne, qui combattit au poste du Villaret, dit 1300), lorsquils
furent attaqués le 14 mai par 5500 français, sous le commandement de Badelaune qui
venait, quelques jours auparavant, de semparer du St Bernard.
Le col fut enlevé (Gros donne tous les détails de ces combats dans son livre) à
100 attaquants pour 25 défenseurs lexploit est dérisoire. Cest pourtant de
ce fait darmes que lon couvre de gloire Dumas, alors quil en était
absent !
Entre le premier échec (ou insuccès) du 6 avril et le second assaut du 14 mai,
les soldats de Dumas accusèrent les habitants de Lanslebourg et Lanslevillard
davoir donné des renseignements aux troupes sardes.
Gaston (Commissaire du gouvernement français) les accuse de trahison envers la
république. Le 19 avril il prend contre ces 2 villages une mesure cruelle, dont il serait
difficile de trouver un exemple en dehors des antiques guerres dexterminations.
Le 20 avril jour de Pâques, vers les 10 heures du soir, tandis que tous les
habitants dorment, ils sont subitement réveillés par un tumulte extraordinaire.
Plus de 1000 soldats français sont dans le village. Ils frappent aux portes des
maisons à coup de crosse de leurs fusils. On va leur ouvrir en tremblant. Dautres,
sans attendre quon leur ouvre, enfoncent les portes à coups de massue et avec des
haches. « Vous allez partir de suite, disent-ils aux habitants effrayés sans leur
faire connaître leur destination, en emmenant vos bestiaux et vos meubles ; dans une
demi-heure Lanslebourg flambera et sera réduit en cendres ».
A cette terrible annonce on entend des cris et des sanglots. Les préparatifs sont
courts, cest à peine si les mères ont le temps de vêtir leurs enfants. A une
heure du matin, il ne restait que des maisons vides.
La même scène se passait à Lanslevillard.
Dans son arrêté du 30 germinal, Gaston se réjouissait de limportance de
son butin : « Nous avons amené de ces 2 villages perfides environ 400 vaches
qui entretenaient le Mont-Cenis de lait, de fromage et de beurre. Nous y avons trouvé
quantité de moutons, plusieurs veaux et autres bêtes de somme avec divers objets de
toute nature Avec le produit de ces prises, il y a de quoi nourrir toutes les
personnes de tout âge et de tout sexe trouvées dans ces 2 villages, sans être obligé
demployer à cet effet les fonds de la république ».
Dans un arrêté daté du 22 avril, Gaston ordonne : « les bestiaux de
Lanslebourg et Lanslevillard seront vendus partie à St Jean, partie à Chambéry et le
reste à Grenoble. »
Cette rafle et cette déportation furent organisées par les soldats du Général
Dumas. Ils encadrèrent baïonnette au canon ces pauvres gens déportés, à ''Fort
Barreau'' parcourant plus de 150 km. à pied.
Ils restèrent prisonniers 4 mois ; à leur retour, ceux dont la maison
navait pas brûlée la retrouvèrent entièrement pillée par les troupes du
Général Dumas.
Sous loccupation française, de nombreux villages sont pillés et
incendiés ; parmi eux : Albanne, Valmenier, suivis dexécutions
sommaires, de détentions et de déportations. Les bestiaux volés sont mangés ou vendus.
Un grand nombre de Mauriennais combattant dans les rangs Sardes furent prisonniers,
conduits et enfermés à Brioude (Hte-Loire) ou Clermont-Ferrand. Martin Beaurivant,
notaire à St-Martin sur la Chambre, sous lieutenant au régiment de Maurienne, sera
fusillé à Briançon le 7 thermidor an II.
Rappelons que les officiers français, prisonniers des Sardes, étaient simplement
relâchés sur paroles.
Lannée suivante, 23 vendémiaire, sur le versant piémontais du Cenis, le
général Pouget fait 60 prisonniers Sardes parmi eux 18 Savoisiens, paysans pour la plus
part. Cette proportion (1/3) montre que les gens de Savoie avaient choisi leur camp ;
ils défendaient leur patrie.
Albitte lui même parle de 4000 émigrés pour les seules Maurienne et Tarentaise.
Ces misères extrêmes subies par nos ancêtres, appartiennent à notre histoire.
Elles furent soutenues, souvent provoquées par larmée de Dumas.
Dimanche, la Facim et son président, vous invite à une commémoration ; non
pas en souvenir des victimes mais en lhonneur de leur bourreau.
Samedi 25 juin, le ministre de la culture Donnedieu de Vabre et le président de la
Facim Hervé Gaymard furent conspués par une centaine de personnes au Col du Petit St
Bernard.
Linauguration dune stèle, en lhonneur du Général Dumas, fut la
cause de cette manifestation dhostilité ; Pourquoi ?
La FACIM organisatrice de 2 conférences, du dévoilement dun tableau de
Pingret et de linauguration dune stèle, honora pendant 3 jours le Général
Dumas.
Ceux des savoyards qui connaissent leur histoire (peu nombreux selon Hervé
Gaymard), sils étaient favorables à des débats, furent outrés de lhommage
rendu à ce général.
En effet, le général Dumas fut commandant en chef de larmée des Alpes en
1794. Cette armée pilla, viola, déporta et tua dans toute la Savoie. Des femmes et des
vieillards furent emprisonnés dans des conditions atroces. Par laction des soldats
à Dumas, la misère en Savoie fut portée à son paroxysme.
Loccupation française de 1792 à 1815 fit 80 000 morts sur une population de
441 000 habitants ! Les troupes de Dumas sont en partie responsables.
Lhonneur de la population locale, le respect dû à nos ancêtres, aux
valeurs quils nous ont transmises et à notre patrie ne pouvaient accepter cet
outrage.
Si des débordements eurent lieu, la responsabilité en revient dabord aux
provocateurs de la Facim qui persistent à offenser notre histoire et la Savoie.